L'idée de partir à Paris est donc venue dans la nuit du 1er novembre après quelques bières trappistes. On s'est dit que si l'on annoncait partout que nous comptions faire le tour de France en VanVan, il était temps d'expérimenter la VanVan sur une longue distance (400 km X 2 - A/R Bxl-Paris).
On s'est donc réveilé vers 8h00 le 02 novembre 2005. Je suis le premier réveillé après notre soirée arrosée et - horreur ! -, le temps est couvert et chargé. Dès le départ, je dis que je ferais parfois mieux de fermer ma gueule quand j'annonce ce genre de plan. Mais bon, il ne pleut pas, alors nous partons. Premier arrêt benzine à Nivelles (Belgique) et là encore je me dis, voyant les routes mouillées et les petites gouttes de pluie sur nos visières, que, vraiment, je devrais parfois calmer mes ardeurs de bikers. Mais bon, Stéphane est optimiste et la route commence déjà à me griser...
Après un arrêt à Bavay, première étape en France pour un café, nous tracons au travers de départementales longilignes pour faire un second arrêt clopes à 11 km de St-Quentin. Et toujours pas de pluies. Juste du vent... Mais au moment d'enfourcher nos bécanes, la pluie arrive et ne nous quittera presque plus jusqu'à Paris. Le pire, c'est sans aucun doute le vent (et les camions venant en sens inverse...) qui nous obligeait à nous coucher sur nos sacs de réservoir pour être un peu plus aérodynamiques. Consolation, je crois de plus en plus que nous avons bien fait de partir. Consolation bis, certes nous ne roulons pas avec une moto sportive carrenée mais NOUS avec nos petites bécanes, on trace du chemin contre vents et pluies car de motards, avant Paris, nous n'en n'avons vu aucun ! On est un peu cons sans doute mais cela nous a fait avancer.
On fera un arrêt plat du jour vers 14h00 à Compiègnes.
Et après toutes ces pluies, ces vents et ces camions (et quelques arrêts pipi-clopes), nous arrivons enfin à Paris vers 17h00. Enfin !!! Nous rejoignons l'appart d'une amie parisienne et paf... voilà que ma chaîne déraille... Elle est complètement sèche (un comble après tant de pluies ). Nous décidons de trouver un garage pour la regraisser dès le lendemain.
Le soir, après quelques verres au bar du coin, nous décidons d'aller voir un concert. Nous avions vu sur internet que la salle de la Maroquinerie (Rue Boyer) était pas mal du tout. Le plus cocasse est que ce soir-là, c'est Jéronimo qui était en concert ; un artiste belge. Super concert mais bordel que les bières sont chères à Paris. Nous quittons la salle vers 23h00 et rejoignons la très sympa rue Oberkampf pour boire un verre toujours aussi cher... Et Dieu que la Leffe coule à flots dans tous ces cafés... On est presque à la maison, raison pour laquelle j'opterais pour quelques pintes de Amstel. Comme disait Montaigne, chaque fois que l'on me propose de me servir, par courtoisie, à la française à l'étranger, je choisis la table où sont les étrangers (en gros, c'est cela qu'il dit). Et bien même concept pour nous, on est en France, on tente les bières françaises.
Retour à l'appart. Sur le chemin (Rue Menil Montant), on repère un garagiste Suzuki. Parfait ! Nous y repasserons demain pour les chaînes... Ballade nocturne et nous sommes consternés du nombre de motos garées au coin des rues. C'est vraiment le salon de la moto ici... Plus de Vespas qu'à Rome, de superbes vieilles BMW naked, des TW à foison et quelques VanVan perdues...
Je ne ronfle pas cette nuit et c'est tant mieux pour la coloc' de la fille qui nous héberge...
Au petit matin, nous quittons notre parisienne après une couque au chocolat (pardon, un pain au chocolat), direction le garage Suzuki. Et là, tout en attendant le regraissage de nos chaînes, on se dit que c'est l'occasion rêvée de comparer les prix de rétro ronds. Car il faut dire qu'une VanVan avec ses rétros carrés d'origine (en tout cas pour les derniers modèles), c'est moche, c'est une hérésie ! Dix euros moins chers qu'en Belgique, et le concessionnaire en a juste 4 de stock ! Merci Visa... Il y a des rêves qui s'achètent (je déteste cette phrase mais bon...)
Après le café, les nouveaux rétro et ce temps enfin ensoleillé, nous partons à la découverte de quelques coins de Paris. Nous sommes très vite pris par le flux des scooters et motos se faufilant partout en dépit du code de la route. J'avais déjà ressenti ce flux lors d'un dernier voyage à Paris (sans moto) ou plutôt cette énergie qui vous pousse à circuler non stop et qui vous saoûle comme l'alcool mais là, en moto, vous avez vraiment l'impression que cette ville vous appartient. Bref, nous décidons de nous perdre dans cette ville. Et ce sera facile car nous n'avons pas de plan... Et franchement, tous les parisiens que nous avons rencontré étaient vraiment courtois.
Bon, on se l'est jouée gros touristes et c'est la raison pour laquelle Montmartre et la Tour Eiffel sont de la partie mais à moto, il y avait le plaisir de dire : "On va là" et le fait d'arriver pile devant sans problème de parking.
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Après un petit plat du jour près de la Cité des Sciences et de la musique (chouette expo John Lennon), nous repartons sur la route par le sacro-saint Périph... Quelques arrêts sur la route mais cette fois le plaisir de rouler est au rendez-vous car il ne pleut plus et le vent est dans notre dos.
Le plaisir des départementales est réel en VanVan. 80 -90 km/h de moyenne. Et la nuit, les routes sont libres...
Nous nous arrêterons une dernière fois en France dans un pub irlandais. Et, réflexion sociologique qui vaudra ce qu'elle vaudra, l'on se dit que , parfois, vivre dans les petites villes de province en France, cela ne doit pas tous les jours être drôle quand on a une vingtaine d'années. Surtout le soir à voir la gueule de certains bars éclairés aux vieux néons. Ce qui ne veut pas dire que ce soit plus glorieux dans certains coins de Belgique. Mais bon, on a 30 ans et ce n'est plus l'heure de penser et nous terminons notre route en avalant les kilomètres sous un ciel noir étoilé...